Niché dans le village breton de Crac’h, à quelques kilomètres d’Auray et de Vannes, le restaurant Miyoshi offre une expérience culinaire japonaise aussi rare qu’authentique. Loin des traditionnels sushis, makis ou yakitoris omniprésents en France, cet établissement propose un voyage gustatif dans la cuisine japonaise du quotidien, telle qu’on la déguste dans les foyers nippons.
De Paris à la Bretagne : l’histoire singulière du restaurant Miyoshi
Avant d’enchanter les papilles en Bretagne, Miyoshi a vu le jour en 1988 à Paris, dans le quartier dynamique de l’Opéra. Pendant plus de 25 ans, ce restaurant a su fidéliser une clientèle parisienne exigeante, amatrice de saveurs japonaises authentiques.
En 2014, changement radical : l’équipe décide de s’installer à Crac’h, petit village paisible du Morbihan. Un choix surprenant ? Peut-être. Mais pour les propriétaires, une fratrie japonaise passionnée par la gastronomie, ce déménagement est avant tout un retour à l’essentiel. Quitter l’agitation parisienne pour une région où le lien à la nature et aux saisons est plus direct leur permet de mieux exprimer leur vision de la cuisine.


Quelle cuisine découvre-t-on au restaurant Miyoshi ?
La première chose à comprendre, c’est que Miyoshi ne sert pas de sushis. Ni de makis. Ni de menus "yakitori à volonté". Et c’est précisément ce qui fait tout son intérêt.
Ici, la cuisine japonaise prend une autre forme : celle que l’on trouve dans les maisons japonaises, celle que l’on prépare au quotidien avec soin, sans artifices. C’est une cuisine de saison, faite de légumes, de viandes, de poissons, de sauces fermentées, de riz bien cuit… Une cuisine qui réconforte et étonne à la fois.
Le chef compose ses menus selon les produits disponibles et les inspirations du moment. Les recettes sont japonaises, mais intégrées dans le terroir breton. Par exemple, en hiver, des huîtres bretonnes sont proposées "à la japonaise”. Le restaurant suit donc une logique de fusion discrète, où l’ingrédient prime toujours sur l’effet de mode.
Comment se déroule un repas typique chez Miyoshi ?
La formule est simple, mais pensée avec cohérence. Chaque repas suit un rythme équilibré, où chaque élément a sa place, sa fonction, son harmonie.
Entrées de saison, variées selon l’inspiration du chef
Tout commence par une entrée, souvent à base de légumes frais et locaux, qui changent selon la saison. Un jour, ce sera une salade de concombre au vinaigre doux, un autre, un assortiment de légumes marinés ou une soupe claire légèrement parfumée. Les légumes sont souvent croquants, servis tièdes ou froids et accompagnés de sauces faites maison : sauce soja au yuzu, vinaigre doux, sésame, dashi léger…
Le soir, une seconde entrée vient compléter le début du repas.


Plats principaux : panures japonaises, grillades, bœuf mariné
Le cœur du repas repose sur un plat principal. Plusieurs options s’offrent aux visiteurs :
- Tonkatsu : escalope de porc panée, croustillante à l’extérieur, juteuse à l’intérieur, accompagnée de sauce douce et fruitée.
- Torikatsu : version au poulet, tout aussi savoureuse.
- Ebi fry : crevettes panées, parfaitement dorées, servies avec un filet de citron.
- Saumon grillé : peau croustillante, chair fondante, assaisonnée à la japonaise.
- Bœuf mariné : tendre, savoureux, relevé sans excès, une des spécialités maison.
Tous ces plats sont servis avec un riz japonais parfaitement cuit, légèrement collant, ainsi qu’une sauce au miso blanc, douce et onctueuse. L’ensemble est équilibré, nourrissant sans être lourd.


Desserts : glaces maison au matcha, azuki ou créations du moment
Si les desserts et le thé ne sont pas inclus dans les menus, Miyoshi propose néanmoins quelques douceurs typiquement japonaises, idéales pour finir le repas avec élégance.
La maison est réputée pour ses glaces artisanales, dont les saveurs varient légèrement selon les saisons. On peut y retrouver :
- Matcha : une amertume délicate, contrebalancée par la fraîcheur sucrée.
- Haricots rouges (azuki) : doux, légèrement granuleux, très typique.
- Sésame noir : intense, profond, presque torréfié.
Ou encore une création du moment, parfois surprenante mais toujours cohérente.


Quels sont les points forts et les limites du restaurant Miyoshi ?
Comme tout lieu de caractère, Miyoshi suscite des avis contrastés. Voici une synthèse objective des retours les plus fréquents.
Les points forts
- Authenticité de la cuisine japonaise, fidèle à l’esprit familial et quotidien.
- Maîtrise des cuissons, des assaisonnements et des présentations.
- Produits locaux de qualité, soigneusement sélectionnés.
- Créativité saisonnière : menus qui évoluent, plats hors carte comme les huîtres en hiver.
- Rapport qualité-prix apprécié, surtout compte tenu de la finesse des plats.
- Service professionnel et discret, à l’image du Japon.
Les limites à connaître
- Le cadre extérieur, situé près d’une départementale, peut décevoir visuellement.
- La décoration intérieure peut être perçue comme trop sobre.
- Le service, jugé parfois trop formel ou distant par des clients peu habitués à l'étiquette japonaise.
- Peu de flexibilité dans les menus : pas de modifications possibles, ce qui peut gêner ceux qui cherchent une formule à la carte personnalisable.
- Accès en voiture quasi indispensable, en l'absence de transports directs à proximité.
- Réservation vivement conseillée, surtout en soirée ou en haute saison.