Quand on pense aux transports au Japon, c’est souvent le train qui vient à l’esprit. Et pour cause : vous l’utiliserez sans doute très souvent. Pourtant, dans de nombreuses villes japonaises, ce sont les bus locaux qui constituent la base du réseau de transport public, notamment là où les trains ne vont pas.
Mais prendre le bus local au Japon peut sembler déroutant au premier abord : on monte par l’arrière, on paie en descendant et le tarif dépend souvent de la distance parcourue. Nous allons tout vous expliquer !

Pourquoi les transports au Japon semblent-ils compliqués ?
Contrairement à de nombreux pays occidentaux, les transports au Japon ont été privatisés depuis plusieurs décennies. Résultat : il existe des centaines de compagnies différentes, qui parfois n’exploitent qu’une ou deux lignes dans une ville.
Dans une même agglomération, vous pouvez ainsi trouver plusieurs opérateurs de bus ou de train, chacun avec ses propres règles, arrêts, tarifs et gares. Cela peut créer une certaine confusion pour les visiteurs étrangers.
Heureusement, les IC Cards (cartes de paiement sans contact comme Suica, Pasmo, ICOCA ...) permettent de simplifier les paiements. Elles sont aujourd’hui acceptées presque partout dans le pays, même si certaines zones rurales peuvent encore faire exception.
Pourquoi utiliser les bus locaux au Japon ?
Accéder aux sites touristiques dans les villes
À Kyôto, par exemple, le métro ne dessert pas la majorité des temples célèbres. Les bus sont alors le seul moyen d'accéder à des lieux comme le Kinkaku-ji, le Ginkaku-ji ou Kiyomizu-dera.
Même dans d’autres villes moyennes, les bus sont souvent plus pratiques que le train pour les trajets urbains.
Explorer des régions sans train
Dans les zones rurales, les villages de montagne ou les parcs nationaux, les lignes ferroviaires sont rares, voire inexistantes. Le bus local reste alors le seul transport public disponible.
Un moyen économique
Même s'ils sont lents, les bus locaux proposent des tarifs inférieurs à ceux des trains. Certaines villes appliquent même un tarif unique quelque soit le nombre d'arrêt.
Des pass journaliers sont aussi proposés dans certaines zones, permettant des trajets illimités sur une journée.

Comment monte-t-on dans un bus local au Japon ?
Le système de montée et de paiement dans les bus japonais est ce qui perturbe le plus les voyageurs étrangers.
Voici le fonctionnement standard, qui s’applique dans la grande majorité des villes japonaises (notamment Kyôto, Hiroshima, Kanazawa, Sapporo, etc.).
1. Monter par l'arrière
Une fois le bus arrêté, montez par la porte arrière. Deux situations possibles :
- Il y a une machine à tickets juste après l’entrée : prenez un ticket en papier avec un numéro imprimé dessus. Ce numéro correspond à votre point d’embarquement.
- Si vous utilisez une IC Card (Suica...), passez-la simplement sur le lecteur à l’entrée. Dans ce cas, vous n’avez pas besoin de ticket papier.
Observez ce que font les Japonais devant vous pour ne pas vous tromper, surtout si les instructions ne sont pas affichées en anglais.

2. Pendant le trajet
Au-dessus du conducteur, un écran lumineux affiche les informations importantes :
- Le nom prochain arrêt
- Les tarifs à payer au prochain arrêt selon le numéro inscrit sur son ticket
Si vous avez un ticket : identifiez votre numéro, puis suivez l’évolution du tarif sur le tableau à chaque arrêt.
Si vous utilisez une carte IC, vous n’avez rien à faire. Le système calculera automatiquement le tarif entre votre point de montée et de descente.

3. Demander l’arrêt
Lorsque votre arrêt est le suivant, appuyez sur l’un des boutons rouges disposés le long des parois ou sur les barres métalliques pour signaler que vous souhaitez descendre.
- Si vous avez un ticket papier, préparez le montant exact en pièces que vous devez payer en fonction de votre numéro.
- Si vous n’avez pas la monnaie, utilisez la machine à côté du chauffeur pour changer un billet de 1 000 yens en pièces. Les billets plus gros (5 000 ou 10 000 yens) ne sont pas acceptés.

4. Descendre et payer par l'avant
Avant de sortir, vous devez payer votre trajet. Deux options :
- Avec un ticket papier : déposez le ticket et le montant exact en pièce en vrac dans la boîte à côté du chauffeur.
- Avec une carte IC : passez-la simplement sur le lecteur en descendant. Le tarif sera automatiquement prélevé.

Et à Tôkyô ou Ôsaka ? Le système est inversé
À Tôkyô, Ôsaka et dans certaines grandes villes, les bus urbains fonctionnent souvent différemment :
- On monte par la porte avant
- On paie immédiatement en montant (espèces ou carte IC)
- Le tarif est forfaitaire (par exemple, 210 yen à Tôkyô)
- On descend par l’arrière librement
Dans ces cas-là, pas besoin de ticket, pas de variation de tarif, le trajet est simple et rapide.
Le tarif est-il toujours unique ?
Généralement non
Dans la majorité des cas, le tarif dépend de la distance parcourue. C’est pourquoi vous devez prendre un ticket ou scanner votre carte IC à l’entrée, puis payer en fonction de votre point de sortie.
Sauf exceptions
Certaines villes appliquent un tarif unique (flat fare), ce qui simplifie tout. Voici quelques exemples :
Ville | Tarif adulte | Tarif enfant |
Tôkyô | 210 yen | 110 yen |
Kyôto | 230 yen | 120 yen |
Kanazawa | 210 yen | 100 yen |
Où trouver les horaires et arrêts de bus locaux ?
En gare ou en ville
Dans les grandes villes, vous trouverez des arrêts de bus bien identifiés, souvent proches des gares. Les panneaux affichent les horaires en Japonais et en Anglais.
En campagne
Les choses se compliquent en zone rurale ou loin des gares. Les arrêts sont parfois très simples (un panneau sur un poteau) et les horaires uniquement en Japonais.
Solution : Google Maps
Google Maps est plutôt fiable pour les trajets en bus au Japon. Il vous donne :
- Le bon arrêt
- Les lignes disponibles
- L’horaire exact du prochain bus
- Le prix du trajet
Il suffit d’avoir une connexion internet pour en profiter pleinement.

Quelle est la politique sur les bagages ?
Les bus locaux n’ont pas de compartiment à bagages et l’espace intérieur est limité. Voici les règles généralement appliquées :
- Petits sacs ou sacs à dos (<10 kg) : autorisés
- Valises cabine : tolérées si peu de passagers
- Gros bagages (>70 cm) : à éviter absolument
Si vous avez beaucoup de bagages, mieux vaut utiliser :
- Un taxi
- Un service de livraison de bagages (takkyūbin), très courant dans les supérettes (konbini)
Quelques astuces pratiques
Conseils pratiques
- N’attendez pas que le chauffeur vous aide : il ne parlera probablement pas anglais
- Préparez votre itinéraire à l’avance avec Google Maps (nombre d’arrêts, nom de l’arrêt)
- Ayez toujours de la monnaie sur vous (pièces de 100 yens notamment)
- Observez les autres passagers : c’est souvent le meilleur indicateur
- Préparez votre monnaie avant de descendre pour ne pas bloquer le passage
- Évitez les heures de pointe si vous avez un sac encombrant
Comportement à adopter à bord
- Restez discret : pas de téléphone ni de conversations bruyantes
- Ne mangez pas à bord (sauf trajets longue durée)
- Cédez votre place aux personnes âgées, enceintes ou à mobilité réduite
- Gardez vos affaires près de vous pour ne pas bloquer l’allée
Le respect des autres passagers est essentiel dans les transports publics au Japon.
